Santé

Sentiment d’épuisement post-vacances : causes et solutions pour retrouver l’énergie

35 % : c’est la part des actifs qui, selon l’Ifop en 2023, voient leur motivation et leurs performances dégringoler au retour des congés. Les arrêts maladie et les consultations pour fatigue inexpliquée s’accumulent dans les deux semaines suivant la reprise, à tel point que nombre d’employeurs s’en inquiètent. Le paradoxe est là : repos pris, mais batteries à plat. Les chiffres claquent, la réalité s’impose.

Entre les attentes de renouveau et le choc du retour, un fossé se creuse. Les spécialistes pointent ce décalage, où la promesse du repos se heurte à la difficulté de retrouver ses marques. Plusieurs mécanismes, biologiques ou psychologiques, se mêlent et brouillent la gestion du bien-être au bureau. Un phénomène qui, souvent, passe sous le radar des politiques de prévention.

Pourquoi la fatigue persiste après les vacances : décryptage d’un phénomène courant

Le syndrome post-vacances, appelé aussi blues post-vacances ou dépression post-vacances, frappe là où l’on attendait dynamisme et envie. Pendant la coupure, le rythme de vie se relâche, les contraintes s’estompent, et l’organisme s’ajuste à cette liberté retrouvée. Mais au moment de reprendre, l’horloge interne, déréglée par les horaires flottants et l’absence de pression, ne se recale pas d’un claquement de doigts. Résultat : sommeil perturbé, énergie qui flanche, esprit moins vif, humeur parfois assombrie.

Voici les signes que beaucoup reconnaissent sans toujours y mettre de mots :

  • Manque de motivation au travail,
  • Sensation persistante de tristesse,
  • Niveau d’énergie au plus bas,
  • Réflexes et prises de décision ralentis.

Le corps aussi accuse le coup : le système immunitaire peut se fragiliser, car la récupération n’a pas toujours permis de compenser le stress accumulé avant le départ. L’effet boomerang est bien réel : la pause ne gomme pas la surcharge, elle la déplace et peut même renforcer la frustration au retour.

Toutes les générations et tous les milieux professionnels sont concernés. Les observations cliniques le confirment : la démotivation et la fatigue se manifestent surtout chez celles et ceux qui n’ont pas réussi à décrocher totalement ou qui retrouvent un environnement anxiogène. La récupération ne s’improvise pas ; elle s’inscrit dans un processus, demande du temps, et s’appuie sur une réadaptation progressive, loin des illusions d’un “reset” instantané.

Retour au travail : quels impacts psychologiques et physiques sur l’énergie ?

Revenir au bureau, c’est souvent encaisser un choc. Les dossiers en souffrance s’empilent, les agendas débordent, et la charge de travail s’intensifie brutalement. Ce redémarrage bouscule un équilibre déjà fragile. Le stress professionnel refait surface, alimenté par l’avalanche de mails ou la pression des objectifs. Le cortisol grimpe, avec son cortège de maux : fatigue musculaire, migraines, petits troubles digestifs.

Du côté psychologique, la motivation vacille. Le sentiment de décalage est fort, surtout les premiers jours, quand la routine reprend le dessus et que le plaisir d’anticiper s’estompe. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : plus d’un salarié sur deux rapporte une chute d’énergie dans la quinzaine qui suit la reprise, toutes études françaises confondues. Dans ce contexte, les signaux d’alerte ne manquent pas : burn out pour les cas les plus sévères, burn in pour les formes diffuses mais bien réelles.

Les équipes de ressources humaines voient d’ailleurs fleurir les arrêts maladie après les congés. La santé mentale reste fragile, et les symptômes s’installent insidieusement : troubles du sommeil, irritabilité, efficacité en berne, difficulté à se projeter dans de nouveaux projets. Le risque de dépression post-vacances s’infiltre partout, peu importe le secteur. Le retour, souvent vécu comme une rupture brutale, rappelle qu’il faut penser la santé mentale comme un tout, pas comme une simple pause estivale.

Homme souriant dans un salon lumineux avec plantes et petit déjeuner

Des solutions concrètes pour retrouver vitalité et motivation au quotidien

Les experts en gestion du stress sont unanimes : tout commence par le retour à des repères stables. Reprendre une routine de sommeil régulière, même le week-end, donne à l’horloge biologique la régularité dont elle a besoin. Cela limite à la fois les nuits hachées et la fatigue qui s’installe. S’exposer à la lumière naturelle le matin, ne serait-ce que quelques minutes, stimule la production de sérotonine et aide à réguler les cycles veille-sommeil.

L’alimentation joue aussi un rôle déterminant. Miser sur des repas équilibrés, riches en protéines, antioxydants, et tryptophane (le précurseur de la mélatonine), favorise la récupération. Des spécialistes, comme le professeur Damien Davenne, recommandent de s’orienter vers les produits de la ruche ou des compléments alimentaires choisis avec un professionnel de santé.

Pour retrouver un vrai élan, rien de tel qu’une activité physique adaptée. La marche rapide, le yoga ou les étirements aident à se remettre en mouvement et à relâcher la pression. Les techniques de relaxation, méditation, respiration, sont précieuses pour le lâcher-prise et la motivation.

Voici quelques actions simples à mettre en place pour favoriser le rebond :

  • Prévoir des pauses courtes et régulières au fil de la journée
  • Soigner les liens avec les collègues, multiplier les échanges positifs
  • Envisager l’accompagnement d’un coach, d’un psychologue ou d’un naturopathe quand le besoin se fait sentir

La fatigue qui s’accroche au retour des congés n’est pas une fatalité. Pour chacun, le chemin vers la vitalité se dessine à la croisée des rythmes retrouvés, des habitudes réinventées, et d’un regard renouvelé sur son propre équilibre. Et si la rentrée devenait, plutôt qu’un couperet, le point de départ d’une énergie durable ?