Taxes sur une résidence secondaire : quels impôts devez-vous acquitter ?
Détenir une résidence secondaire n’a rien d’anodin : l’impôt guette au tournant, même lorsque la résidence principale a été libérée de la taxe d’habitation. Un prélèvement municipal supplémentaire peut surgir, variable selon la commune, sans aucun rapport direct avec la taxe foncière. Quant à la revente, elle déclenche une fiscalité qui obéit à ses propres règles, avec des abattements qui ne se dévoilent qu’avec le temps.
Dans certains cas, des exonérations existent, mais elles se méritent : critères géographiques précis, conditions restrictives. L’édifice fiscal s’articule autour d’obligations qui s’additionnent et se superposent. Rien d’automatique, tout se joue dans le détail.
Plan de l'article
Résidence secondaire : ce que vous devez savoir sur la fiscalité
La résidence secondaire occupe une place à part dans le paysage fiscal français. On la retrouve souvent comme pied-à-terre pour les vacances ou les week-ends, mais elle échappe aux avantages réservés à l’habitation principale. Si vous possédez un tel bien, préparez-vous à une série de prélèvements spécifiques, sans le moindre allègement : chaque mètre carré compte dans le calcul de l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), alors que la résidence principale profite, elle, d’une décote bienvenue.
À cela s’ajoutent les impôts locaux, inévitables. La taxe foncière concerne tous les propriétaires, sans distinction, et la taxe d’habitation sur les résidences secondaires (THRS) frappe systématiquement les logements non principaux. Dans les zones tendues comme Paris, Lyon ou Bordeaux, les municipalités peuvent décider d’appliquer une surtaxe, variable d’une ville à l’autre. Même la taxe d’enlèvement des ordures ménagères ne fait pas de différence : occasionnelle ou non, toute occupation y est soumise.
Voici un aperçu des taxes additionnelles auxquelles vous pouvez être confronté :
- En zone tendue, la taxe sur les logements vacants (TLV) s’applique si le bien reste inoccupé plus d’un an.
- La taxe de séjour entre en jeu lorsqu’un logement est loué à des touristes ; la CFE s’invite dans le cas de locations meublées de courte durée.
La fiscalité des résidences secondaires ne s’arrête pas à la détention du bien. Lors de la revente, la plus-value immobilière est taxée à 19 %, auxquels s’ajoutent 17,2 % de prélèvements sociaux. Seule l’ancienneté du bien permet d’alléger l’addition : abattement progressif avec, à la clé, une exonération au bout de vingt-deux ans pour l’impôt sur le revenu, trente ans pour les prélèvements sociaux. En cas de transmission,succession ou donation,des abattements spécifiques s’appliquent, comme celui de 100 000 € tous les quinze ans et par enfant.
Depuis 2023, chaque propriétaire doit déclarer l’usage de ses logements auprès de l’administration fiscale. Les contrôles se renforcent, notamment en cas de changement d’affectation ou de location saisonnière. Entre l’assurance habitation, les démarches déclaratives et le respect scrupuleux des règles, la gestion d’une résidence secondaire impose d’être sur le qui-vive.
Quels impôts s’appliquent concrètement à une résidence secondaire ?
Posséder une résidence secondaire vous engage à une fiscalité différente de celle de votre logement principal. Première étape : la taxe foncière, due par tout propriétaire, que ce soit pour une maison à Bordeaux ou un appartement à Paris. Son calcul repose sur la valeur locative cadastrale du bien et contribue au financement des collectivités locales. Vient ensuite la taxe d’habitation sur les résidences secondaires (THRS), qui touche chaque logement non occupé à titre principal. Dans les grandes villes, la commune peut décider d’appliquer une surtaxe.
Dans certaines circonstances, la taxe sur les logements vacants (TLV) fait son apparition. Elle cible les biens restés vides plus d’un an en zone tendue. Quant à la taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM), elle est systématiquement due, y compris si l’occupation du logement reste occasionnelle. Si vous accueillez régulièrement des touristes, la taxe de séjour s’ajoute, devant être reversée à la collectivité.
Voici les principaux impôts à anticiper :
- La THRS : basée sur la même valeur que la taxe d’habitation, sans possibilité d’exonération pour les résidences secondaires.
- La taxe foncière : incontournable, sauf cas particuliers comme les logements neufs ou rénovés, qui peuvent bénéficier d’un allègement temporaire.
- La TLV : concerne les zones tendues si le bien demeure vide.
La cotisation foncière des entreprises (CFE) s’applique pour les locations meublées de courte durée. Le régime fiscal dépend à la fois de la localisation, du temps d’occupation et de l’usage du bien. Il existe cependant quelques exceptions : personnes âgées en maison de retraite, logement en zone de revitalisation rurale (ZRR) ou réalisation de travaux d’amélioration énergétique. Les règles fluctuent ; la prudence est de mise à chaque changement de situation.
Gérer vos démarches et éviter les pièges : conseils pratiques pour rester en règle
La gestion fiscale d’une résidence secondaire requiert méthode et anticipation. Depuis 2023, chaque propriétaire doit préciser à l’administration fiscale la nature de l’occupation de son bien : principale, secondaire ou destinée à la location. Négliger cette déclaration expose à des rappels, voire à des pénalités. Ce recensement permet de déterminer quels impôts locaux seront dus : taxe d’habitation sur les résidences secondaires, taxe foncière, et parfois d’autres contributions.
Si vous optez pour la location meublée non professionnelle (LMNP), deux choix fiscaux s’offrent à vous : micro-BIC ou régime réel. Le premier applique un abattement forfaitaire (50 % ou 71 % selon le mode de location), tandis que le second autorise la déduction des charges effectives. L’inscription au répertoire SIREN de l’INSEE et l’obtention d’un numéro SIRET deviennent alors indispensables. Les obligations de la loi ALUR s’appliquent également : qualité du logement, diagnostics, encadrement des baux. Une simple négligence peut coûter cher.
Lors de la revente d’une résidence secondaire, la plus-value immobilière est soumise à 19 % pour l’impôt sur le revenu, auxquels s’ajoutent 17,2 % de prélèvements sociaux. Au fil des années de détention, un abattement progressif s’applique, jusqu’à l’exonération complète après 22 ans pour l’impôt, 30 ans pour les prélèvements sociaux. Pour préparer une transmission, explorez le démembrement de propriété ou la donation : le plafond d’abattement légal atteint 100 000 € tous les quinze ans et par enfant.
Pour éviter les mauvaises surprises : conservez précieusement vos documents, surveillez les évolutions réglementaires, et n’hésitez pas à consulter un notaire pour toute opération complexe. En matière de fiscalité sur les résidences secondaires, l’anticipation reste la meilleure arme face à un cadre qui ne cesse de bouger.
Détenir une résidence secondaire, c’est accepter une vigilance de chaque instant. En restant informé et rigoureux, le propriétaire traverse les règles fiscales sans faux pas, prêt à profiter pleinement de son bien lorsque l’occasion se présente.