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Travailler dans la fintech : les étapes essentielles pour débuter

En 2023, plus de 60 % des recrutements dans la finance concernaient des postes hybrides mêlant compétences techniques et compréhension des enjeux réglementaires. Le secteur impose un rythme d’innovation qui bouscule les trajectoires professionnelles traditionnelles et rebat les cartes de l’accès à l’emploi.

Les investisseurs, souvent prudents, privilégient les profils capables de naviguer à la frontière entre technologie, conformité et expérience utilisateur. Les parcours linéaires y perdent leur avantage historique, tandis que les voies atypiques gagnent du terrain.

Pourquoi la fintech attire autant : panorama d’un secteur en pleine effervescence

D’un côté, de jeunes pousses qui ne cessent de pousser. De l’autre, des mastodontes bancaires contraints d’accélérer. Entre les deux, la fintech redessine la finance en France et à l’international. Les startups s’emparent des outils numériques pour bousculer les codes, accélérer les échanges et réinventer la relation client. Ce qui autrefois semblait réservé à quelques géants est désormais à portée de main de structures agiles, capables de transformer le paysage en quelques mois à peine. Chaque année, des centaines de startups émergent, de l’équipe de cinq passionnés à la pépite qui vise le leadership mondial.

Comment expliquer une telle énergie ? Plusieurs éléments s’additionnent. L’essor de l’Open Banking, stimulé en Europe par la DSP2, a permis de libérer le mouvement des données bancaires. Résultat : une vague de solutions fintech inédites, souvent imaginées sur les bancs d’une école ou lors d’un hackathon. Exemple frappant : Treezor, pionnier du Banking-as-a-Service, fournit l’infrastructure à Lydia, Pixpay, Swile ou Shine. Ces entreprises changent la donne pour des millions d’utilisateurs, en redéfinissant la façon d’interagir avec les institutions financières.

Ce secteur séduit par sa capacité à répondre à des besoins très concrets : paiement mobile, gestion intelligente des finances, financement communautaire, automatisation des tâches. L’ACPR délivre les agréments indispensables (établissement de paiement, monnaie électronique), gage de sécurité mais aussi de liberté d’innover. Face à la prudence parfois paralysante des banques traditionnelles, la fintech incarne la réactivité, la technologie et la recherche constante d’une expérience utilisateur sans friction.

Un constat s’impose : le mur entre finance et technologie s’effrite. Les technologies financières deviennent un terrain d’expérimentation et d’opportunités pour toutes celles et ceux qui veulent agir, inventer et donner du sens à leur expertise dans un secteur où l’audace prend le pas sur les routines d’antan.

Quels profils et compétences font la différence dans les startups fintech ?

Dans l’univers effervescent des startups fintech, la richesse des équipes vient de la diversité des parcours. Bien sûr, les profils techniques restent recherchés : développeur full stack, data analyst, ingénieur cybersécurité. Mais le cœur du recrutement ne se limite pas à la maîtrise du code ou des architectures cloud. Le fintech specialist se distingue par sa capacité à comprendre les rouages des systèmes financiers tout en maniant des outils comme le machine learning, l’intelligence artificielle ou la blockchain pour réinventer un produit ou un service.

Les recruteurs accordent de l’importance à bien plus qu’un simple diplôme. Les soft skills font la différence : autonomie, créativité, curiosité, goût pour l’innovation. Dans une culture startup où l’initiative personnelle et l’adaptabilité sont valorisées, les profils issus du marketing, de la finance ou de la communication trouvent leur place, à condition de savoir proposer des idées neuves et d’oser la prise de décision rapide.

Une expérience bancaire facilite l’entrée, mais elle ne constitue plus un passage obligé. Ce sont la pluridisciplinarité et la diversité qui priment. Les métiers de la fintech accueillent désormais des product managers, UX/UI designers, spécialistes cloud ou ingénieurs devops. Les process de recrutement, bien plus souples que dans les grands groupes, privilégient la capacité à démontrer ses talents, à s’investir dans l’innovation et à évoluer dans des équipes agiles.

Voici les qualités et compétences plébiscitées par les fintechs :

  • Curiosité et créativité pour ouvrir de nouveaux horizons
  • Compétences croisées techniques et financières
  • Goût pour l’innovation et capacité à travailler en autonomie
  • Aisance relationnelle et esprit d’équipe, au service du projet collectif

La diversité au sein des équipes s’impose comme un véritable moteur d’innovation, permettant à la fintech de se renouveler en permanence.

Poignee de main entre deux professionnels avec graphiques financiers en fond

Passer à l’action : les étapes clés pour lancer sa carrière ou son projet dans la fintech

S’engager dans la fintech ne rime plus avec parcours formaté d’ingénieur ou seul cursus financier. Le réseau s’avère un atout décisif : multipliez les contacts sur LinkedIn, impliquez-vous lors des événements de France FinTech, surveillez les opportunités sur Welcome to the Jungle. Les candidatures spontanées trouvent un écho particulier dans les startups avides de profils dynamiques et adaptables.

Se former, s’immerger, comprendre les enjeux

Les formations spécialisées ne manquent pas. WAKE UP, CFTE, Unow : ces acteurs proposent des parcours conçus par des pionnières et pionniers tels que Céline Lazorthes ou Claire Calmejane. Les grandes écoles comme HEC, Polytechnique, ou encore l’université d’Oxford (Saïd Business School), placent la blockchain, la finance décentralisée ou le développement d’applications au cœur de leurs programmes.

Passer à l’action, c’est aussi imaginer un produit minimum viable, le confronter à un marché cible, ajuster en fonction du coût d’acquisition client. Pour lever les premiers fonds, variez les options : love money, business angels, Bpifrance, crowdfunding. En France, des acteurs comme Treezor ou Lydia montrent que tout va très vite : rapidité d’exécution et agilité sont devenues des armes incontournables.

Quelques pistes concrètes pour structurer votre démarche :

  • Adaptez votre CV à la fintech : mettez en avant vos expériences hybrides, votre aisance avec les outils digitaux, votre capacité à innover.
  • Préparez-vous à résoudre des cas pratiques en entretien : prouvez que face à une problématique, vous savez réfléchir et trouver des solutions concrètes.
  • Rejoignez des communautés en ligne, échangez, partagez vos prototypes, sollicitez un retour utilisateur pour progresser.

La fintech ne se contente pas de recruter : elle façonne des parcours, invite à sortir des sentiers battus et récompense celles et ceux qui osent franchir le pas. Demain, qui prendra l’avantage ? Ceux qui maîtrisent la technique, ou ceux qui osent la différence ? Le secteur a choisi son camp : celui du mouvement permanent.